Vues et vécus en Algérie et ailleurs. Forum où au cours des jours et du temps j'essaierai de donner quelque chose de moi en quelques mots qui, j'espère, seront modestes, justes et élégants dans la mesure du possible. Bienvenue donc à qui accède à cet espace et bienvenue à ses commentaires. Abdelmalek SMARI
« L’affirmation de soi est une question centrale.
Elle exige que l’on soit reconnu comme tel et cela
ne passe pas forcément par des stratégies de
dilution de la personnalité comme le voudrait l’assimilation.
On entre dans une société de manière conflictuelle et non
dans l’harmonie consensuelle. Il faut batailler pour
s’imposer et c’est un combat difficile et compliqué.
En ce sens, l’intégration harmonieuse est un pur fantasme. »
Benjamin Stora.
La vraie fuite des vrais cerveaux ou la cassure inalgébrable entre les Algériens juifs et ceux qui ne le sont pas
Je montais une armoire pendant que mes oreilles tendaient vers la source d’une chanson qu’elles buvaient avec une grande volupté. C’était la voix d’un Constantinois illustre, c’était la voix de Constantine, c’était Enrico Macias qui chantait la beauté des filles de ce pays, son pays et le mien aussi, le nôtre enfin.
J’ai pensé alors, par association d’idées sur la beauté de l’art et l’élégance de l’esprit, à Derrida, cet autre enfant divin de notre terre, et via via à d’autres noms encore. Noms que l’Algérie - en proie à la grande mystification de l’histoire perpétrée comme une peste par les idéologies de zizanie colonialistes - tend malheureusement à rejeter, au mieux, à oublier…
J’ai pensé au génie indéniable de ces gens, de ces Juifs, chair de notre chair, chair et esprit et âme de notre terre ; j’ai pensé à ce génie gaspillé par notre ignorance et notre aliénation ; j’ai pensé à cette vraie fuite des vrais cerveaux. J’ai pensé à ces enfants de l’Algérie, injustement et bêtement, sacrifiés sur l’autel de la mystification coloniale et de notre propre aliénation. J’ai pensé à eux, victimes et innocents, et à la cassure inalgébrable (éthymologie du mot algèbre) et au vide implasmable que leur départ avait creusé dans le cœur de leur mère qui est la nôtre aussi.
Ont-ils vraiment péché, quand ils ont osé tendre le regard vers une terre sacrée, qu’ils appellent promise ? Faut-il les renier pour ça, les excommunier, les oublier, les haïr ?
Les chrétiens d’Algérie ne font-ils pas la même chose lorsque ils tournent le visage vers Rome ou Jérusalem ? Et que dire des Musulmans de cette même Algérie qui sont la majorité ? Qui, parmi eux, n’espère ou ne rêve-il pas d’aller à la Mecque et d’y mourir même pour - dit-on - gagner le paradis ? Alors ? Alors faut-il vider notre pays des gens qui regardent ailleurs vers les terres et horizons qu’ils considèrent sacrés ?
Nos frères juifs de l’Algérie sont autant Algériens que nous. Ils ont, pareillement aux autres Algériens, bu l’eau rare et bénite de cette terre, ils ont nourri leur chair de la substance de cette même terre, ils en ont respiré l’air, ils en ont aimé le soleil et en ont chanté les jolies filles…
Puis vint l’idéologie colonialiste et sa zézanie : deux monstres capables de flairer - pour les usurper et les exploiter - les trésors de la Régence d’Alger, les grands, les infinis et fertiles greniers de la Mitidja, les bras infatigables des Indigènes qui se consumaient pour faire la grandeur des autres qui se sont érigés en seigneurs, le soleil et l’air clément de l’Algérie, enfin et surtout le génie algérien que nos frères juifs possédaient, cultivaient avec amour et patience et représentaient.
Alors les colonialistes ont commencé à diviser pour régner - dit-on - mais en réalité en coupant les Juifs algériens de leurs racines qui sont leur peuple et leur terre millénaire, en les présentant comme des excroissances, des étrangers dans leur propre terre et aux yeux de leur propre peuple, ils ne faisaient que se servir d’un butin d’une valeur inestimable : le génie des Juifs algériens.
Ce faisant, les stratèges du colonialisme ont réussi à priver les Algériens de l’une de leurs ressources humaines les plus vitales. Ils ont réussi par là même à faire des Algériens des êtres vils, barbares, stupides qui sont arrivés à croire en cette tertre zizanie et à haïr donc à mort leurs propres frères, à les considérer comme la matrice des matrices de leurs maux et de leurs bêtises !
Notre stupidité d’ignorants et aliénés nous a portés à croire en cette mystification scandaleuse et terrible : nous nous sentons plus frères des indonésiens, des iraniens et des autres Turcs que de nos vrais frères, notre Macias, notre Derrida et autres encore dont les noms ne me viennent plus.
L’art de semer la haine nous a fait oublier jusqu’aux œuvres, jusqu’aux noms de ces frères que nous avons refoulés comme s’ils constituaient, par le fait même d’être Juifs, des obscénités ou des interdits !
L’on oublie – comment serait-il autrement ?- que le Maghreb dans l’Histoire a régné avec honneur à chaque fois qu’il a su se détacher de tous les orients et de tous les occidents ; quand il a pu centrer ses entreprises et ses amours sur les seuls intérêts de son propre peuple ; quand il a su serrer tous ses enfants sans distinction de confessions ni de couleurs sous le chaud et tendre burnous de la fraternité charnelle non pas celle que construisent les mystifications, l’égoïsme, la cupidité et les idéologies de la haine et de la zizanie. Ainsi sommes-nous arrivés à imaginer et formuler les plus odieux et tertres des vœux comme celui de « Détruire Israël », le peuple juif, s’entend.
« Rumsfeld – sentencia une voix bien algérienne d’un névrosé irrécupérable, gravement obsédé par le lieu commun qui impute tout mal arabe aux Israéliens - Rumsfield et sa matière grise - Paul Wolfowitz, Richard Perle, Martin Indyk, William Kristol, Eliott Abrams (Américains juifs) - avaient bien avant le 11 septembre envisagé d’attaquer l’Irak sous n’importe quel prétexte, approuvé par Bill Clinton en 1998, il y’avait dans un centre de réflexion à Washington benjamin Netanyahu, Ariel Sharon et Ehud Barak, pour envisager un Moyen-orient à dominance israélienne,… Pour l’administration américaine, un pays arabe libre et instruit est très dangereux à leur commerce et a Israël… » !
Tous ces stéréotypes et ces lieux communs, nous les avons appris soigneusement, religieusement, par cœur comme un stupide apprend une habitude ; tous ces stéréotypes et ces préjugés, nous les avons copiés, plagiés et répéts jusqu’à l’obsession ; tous ces stéréotypes et ces préjugés glanés dans les champs sémantiques immenses des colonialistes, nous les avons faits nôtres. Nous en avons fait des poignards pour assassiner nos frères et leur dignité.
« Détruire Israël » ? N’est-ce pas une expression bête et injuste ? Et dire qu’il y a eu des gens qui l’ont utilisée. Il ne faut pas insulter les gens, comme ça – cher aliéné et stupide homo berbericus. Non ! Je sais qu’il y a de quoi être en colère contre les agissements du gouvernement israélien ; mais l’histoire, ça se construit ainsi, comme vont les choses. Peut-être que l’insulte même entre dans les complexes et infinis rouages qui font marcher l’histoire. Qui sait ?
Et puis ce n’est pas tout Israël qui est méchant : il y a des gens qui sont contre la politique belliqueuse de leur gouvernement. Il suffit de nous documenter un peu, en lisant leurs journaux, leurs livres, en apprenant leur langue, en fouillant dans leurs histoires, en cherchant de comprendre les divers affluents de leurs diverses âmes … pour nous rendre compte de notre ignorance et notre hâte injustifiée d’insulter des gens qu’on ne connaît pas.
Certes il ne faut pas taire des injustices comme les bombardements sur Gaza. Certes il faut dénoncer ce carnage, mais pas en incitant à la haine gratuite et injuste. D’ailleurs il ne faut pas attendre l’occasion de chaque massacre pour découvrir qu’Israël est méchant et que nous sommes gentils. Il faut avoir un soutien constant de cette cause sacrée de la Palestine et des Palestiniens mais sans être plus palestiniens que les Palestiniens. Pour simple information, je n’ai pas encore entendu un chant aussi beau pour la Palestine que celui de l’un de ses fils, Samih El Kacem :
يا سائلا من نحن
نحن رواية حلفت بغير
الفجرليست تختم
Oh, toi qui demandes qui nous sommes
Nous sommes un roman qui a juré que, sans
L’aurore, il ne saurait conclure.
Le Hamas - dit-on - est la création des services secrets et des stratèges de l’Etat israéliens. Ils l’avaient promu et soutenu pour casser l’unité imminente de la résistance palestinienne et surtout pour les utiliser comme un masmar dj’ha, à chaque fois que la nécessité d’intervenir se fait sentir. La preuve : n’est-ce pas pour punir le Hamas qu’Israël a fait jusqu’ici ce qu’il a fait ? Et si la communauté internationale ne lève pas le petit doigt, ce n’est pas parce qu’elle en veut au peuple palestinien, mais seulement parce que le Hamas, en faisant cavalier solitaire, en voulant monopoliser la résistance malgré l’insuffisance représentative, il perd la représentativité et donc la légitimité.
Les Palestiniens mêmes échappent à notre connaissance, à nous, souche et race de homo berbericus, qui ne lisons point. D’ailleurs nous ne connaissons pas nous-mêmes, figurons-nous si nous réussissons à connaître ce peuple complexe et dont l’histoire tourmentée a rendu encore insaisissable et intraitable.
Que dire des Israéliens ?
Ils sont une nation en pleine constitution. Ses habitants proviennent des quatre coins de la planète et parlent des langues aussi diverses que leurs innombrables lieux de provenance. C’est un beau défi pour leurs gouvernants que celui de faire de ce regroupement de cultures disparates et de fragments de peuples une nation unique, un peuple unique, une culture unique, un projet de société unique, une langue unique, une religion unique et de faire enfin de cette terre de Palestine « hostile » une terre amie et mère, matrice de frères authentiques qui peuvent dire notre patrie, notre drapeau, notre peuple, notre Etat…
C’est donc l’impératif ou le besoin de cohésion sociale qui dicte cette méchanceté aux gouvernants israéliens : s’ils cessent un jour de faire du mal aux Palestiniens – ils le savent bien -, ils signeront leur décret de mort. C’est la loi de la survivance. Cependant s’il y a quelqu’un à blâmer – s’il est encore temps – ce sont les ex et néo-puissances coloniales, celles-là mêmes qui avaient réussi à merveille à semer et faire fleurir la culture de la haine et de la méfiance intra-sémites.
Mais ces fourbes de puissances coloniales ont jeté Israël dans cette terre ingrate et l’ont laissé s’en démerder tout seul. Ainsi ces puissances du mal se sont-elles transformées du coup en sauveuses de Juifs (que, jusqu’à hier seulement, elles exterminaient sans pitié et dans l’humiliation) et en pieuses fossoyeuses des victimes palestiniennes !
Israël est là de toute façon, il doit vivre et a droit de vivre et il vivra. Et ce ne seront certainement pas les insultes et autres bêtises qui vont l’éduquer ou le faire raisonner. Mais tout ça ne devrait aucunement nous détourner de notre impératif moral : nous concilier avec une chère partie de nous-mêmes, récupérer une précieuse sensibilité et les grands esprits que nous avons perdus avec la perte de nos frères Juifs algériens.
C’est un travail de conscience à faire nécessairement. Les moyens et manières se trouveront chemin faisant. C’est le devoir de la littérature, je pense, en premier lieu.
Pour la Journée de la mémoire : regard sur nos frères perdus
Je me souviens d’un temps au lycée Jugurtha de Constantine où un curieux et profond enseignant d’histoire-géo nous répétait malicieusement que les Arabes ont deux problèmes principaux : la Palestine et Oum Kelthoum.
Si nous avions saisi grosso modo, mais pas dans sa totalité, le problème de la Palestine ; celui qui impliquait l’illustre Etoile de l’orient dépassait notre plat entendement d’alors.
Il nous expliquait donc avec des termes adaptés à notre platitude : « Essayez de vous mettre sur les ondes des radios et télés arabes le jeudi soir, vous verrez que toutes ces radios et télés diffusent les concerts d’Oum Kelthoum ! »
Personnellement, je n’y trouvais aucun mal à ça… mais avec les années, je suis arrivé à en saisir peut-être le sens : notre grand et profond enseignant faisait allusion à cette médiocrité du monde arabe d’être la multiplication à l’infini d’un seul modèle.
Mais pourquoi est-ce qu’il le disait avec des termes voilés ? Il ne faut pas oublier qu’alors nous gisions, nous les Algériens, sous les jougs de la S.M. et de Sa Majesté Boumediene.
Et la Palestine ? C’était alors simple pour nous ; un jeu d’enfant, quoi ! La Palestine est un membre à part entière de notre corps arabe, que l’« intruse Entité » israélienne avait amputé. La blessure nous faisait tellement mal que nous perdons toute forme de sérénité et de capacité de raisonnement. Ce qui finirait par nous paralyser complètement. C’était déjà trop si l’« ennemi » nous laissait jouir de nos radios et télé pour dormir sur la voix de miel d’Oum Kelthoum.
Des années plus tard, j’avais compris – du moins je le crois – le sens de la boutade de mon professeur d’histoire-géo et d’ironie. En fait mon cher professeur dénonçait à sa manière, malgré l’œil et le poing armé de la S.M. et de Sa Majesté, l’instrumentalisation de la part de nos apprentis dictateurs de la cause palestinienne : créer artificiellement un ennemi redoutable pour compacter les hordes de populaces insolentes, déloyales, ingrates, illégitimement ambitieuses, fondamentalement insoumises… que nous étions et que nous sommes restés.
Ainsi donc, avec même une volupté imbécile, sommes-nous passés dans l’histoire et aux yeux de tout le monde – malgré notre forte composante sémite, malgré notre appartenance à la tradition judéo-chrétienne – comme antisémites, anti-juifs et anti- chrétiens par excellence, d’une manière innée, naturellement et par vocation aussi !
Un Italien, soi-disant ami des soi-disant Arabes, écrivit à l’un de ces sémites antisémites : « Je te prie de ne plus m’envoyer ces courriels anti-israéliens et antisémites. Le monde arabe est pathétique quand il doit critiquer Israël. »
Et pour montrer qu’il est personnellement juste, humain, respectueux et qui veut tout le bien au peuple élu que l’histoire a longtemps maltraité…, il ajoute : « Pour ce qui me regarde, Israël a raison de bombarder Gaza pour se défendre de ces terroristes-là. »
J’ai connu de près cette personne (appelons-la M.) qui se dit amie des Arabes. M. est anti-arabe aussi. Il me recevait avec ses autres amis arabes, sans jamais oublier de nous sourire incessamment et largement à se fendre les lèvres.
Quand il réprimanda son ami sémite et paradoxalement antisémite, M. le philosémite - le bon catholique et blanc qu’il était ou, ce qui est pareil, prétendait être, - oubliait ou feignait d’oublier complètement certains détails non-indifférents de sa propre histoire, l’histoire de son pays l’Italie et celle de son Europe chérie et qui s’est découverte philosémite et protectrice des Juifs après les avoir massacrés et chassés.
« Finalement – dit Robert Baxton -, n’oublions pas que l’image totalitaire d’une dictature toute-puissante peut même servir d’alibi pour les complices du fascisme : les élites qui lui ont ouvert la porte, les populations qui ont acquiescé, tous peuvent invoquer le totalitarisme afin de nier leur participation volontaire à l’avènement du fascisme. » Les Grands Dossiers des Sciences Humaines n° 13 – décembre 2008/janvier-février 2009.
« Robert Baxton – admet Régis Meyran dans la même revue - établit que c’est en réalité Vichy qui proposa à l’Allemagne une véritable ‘‘collaboration d’Etat’’, une association à part entière dans le nouvel ordre européen nazi. »
Mais M. le bon catholique, blanc, occidental, démocrate… a oublié tout ça - sciemment(?) - ; il a oublié donc que :
- Jésus même, le Juif dissident, fut persécuté et mis à mort ; par qui ? Par les Romains, certainement, les aïeux des Italiens actuels.
- La ‘‘point’’ sainte inquisition eut lieu ; où exactement ? En Europe. Qui en fut la victime ? Les Juifs en premier lieu avec les Musulmans. Souvenons-nous aussi de Pierre l'Ermite - entre autres exemples sinistres -, « prédicateur ardent – comme le laisse entendre Jean Flori - et fanatique, qui sut mettre des armées en mouvement pour les mener vers la cité sainte ; lui dont les harangues déclenchèrent les massacres de juifs dans les villes d'Allemagne ; … »
- Les lois raciales promulguées en Italie vers la fin des années ’30 ; par qui ? Par les Italiens. Et contre qui ? Contre les Juifs bien sûr.
- Les persécutions qui suivirent ces lois (et celles de Vichy aussi entre autres), les déportations vers les camps de la mort, la shoah, la solution finale, l’antisémitisme et la haine raciale systématisés et érigés au statut de vérités scientifiques indiscutables, de dogmes,… toutes ces horreurs et ces hontes monstrueuses où est-ce qu’ont-elles eu lieu ? Dans cette même Europe blanche, chrétienne, occidentale et orientale aussi, civile… qui maintenant accuse les Sémites arabes ou musulmans d’être des antisémites !
- L’Italie, la France, l’Allemagne et même certains pays de l’est européen (comme la Russie des Tzars et celles de quelques Camarades aussi) ont chassé les Juifs durant ces derniers siècles – via pogroms et persécutions -; qui les a accueillis après de telles exodes humiliantes ? Les pathétiques (il vaut mieux dire : généreux) Arabes palestiniens ! Eh oui !
Les compatriotes de notre ami le philosémite auraient-ils été aussi généreux que les Palestiniens et accepté de donner un lopin de leur terre aux Juifs chassés et spoliés de leurs biens par œuvre des mêmes Européens ?
Non, bien au contraire : ils ont humiliés et chassés avec acharnement et férocité jusqu’au dernier Juif ! Heureusement qu’il y’avait - pour les accueillir - les Palestiniens avec leurs pathétiques Arabes, musulmans et chrétiens. Et c’est tout à fait normal ; quand on pense que les Sémites ne peuvent avoir comme frères de sang que des Sémites. Quant à des gens non sémites, comme notre ami le blanc et béat catholique philosémite, ils ne peuvent que chasser et persécuter les Sémites : hier les Juifs, aujourd’hui les Arabes.
Notre ami doit se rappeler qu’aujourd’hui Israël et les Juifs dans le monde sont forts et capables de se défendre seuls. Ils n’ont pas besoin de protecteurs ou de père éternel qui, pas plus loin qu’hier, faisait de tout pour les exterminer, les effacer de la face de la terre et de l’histoire.
Notre ami doit se rappeler que si le gouvernement israélien se montre si féroce dans la répression des Palestiniens qui, eux, cherchent à résister à l’oppression et l’occupation de leur terre, c’est qu’il est effrayé, épouvanté. Il sait très bien que s’il devait échouer - dans son entreprise de fonder et protéger un refuge sûr pour ses concitoyens et son peuple en général - et retourner une autre fois encore en Europe, seule une autre shoah l’accueillerait.
Et alors notre ami, le bon et blanc catholique, serait peut-être le premier à courir dénoncer aux futurs nazi-fascistes son voisin juif, en mettant une croix indélébile sur sa porte de la maison - comme ça avait été de coutume dans son pays durant les années ‘30 et début années ’40.
Sur ce point final, alors je serais d’accord avec lui et je lui donnerais complètement raison en disant qu’au fond Israël n’est pas mauvais. Il a seulement peur, mais terriblement, de devoir retourner une autre fois encore dans les pays des pogroms et de la shoah.
Smari Abdelmalek