Vues et vécus en Algérie et ailleurs. Forum où au cours des jours et du temps j'essaierai de donner quelque chose de moi en quelques mots qui, j'espère, seront modestes, justes et élégants dans la mesure du possible. Bienvenue donc à qui accède à cet espace et bienvenue à ses commentaires. Abdelmalek SMARI
Chers lecteurs, nous restons encore un peu dans le monde de la poésie. Aujourd’hui je vous propose un poème dense d’interrogations sur l’homme, de Stefanie Golish.
Vous le trouverez en arabe (traduit de l’italien, car l’auteure, bien qu’elle soit allemande, elle l’a écrit en italien) et en français.
Bonne lecture.
L’homme.
C’est quoi l’homme?
C’est qui?
C’est cette réalité ambigüe, faite de ténèbres et de lumières ;
de laine souple - comme Stefanie, elle-même, le dit - et de bois dur ;
voire de fer ;
de sourires et de pleurs chantant sa joie et sa douleur ;
de tendresse d’amour et de la cruauté sauvage de la nature brute, indomptable,
de langue dure et arrogante ;
de parole confuse, inutile donc( ?), incapable de révéler son nom !
C’est cette réalité pourtant, cet homme même, que le poème ci-dessous, de Stefanie Golish, interroge, pour juger ?
Pourquoi pas ?
Pour connaitre ? bien sûr.
Pour exhorter ce même homme à se mettre en question, à se connaitre au moins ?
Oui c’est surtout ça.
Je crois.
Petit poème donc, mais contradictions abyssales.
Personnellement je ne pouvais pas comprendre l’utilité( ?) de la confusion que ce poème contient. Est-ce voulu, de la part de l’auteur, pour mettre en évidence les multiples facettes contradictoires de ce que nous appelons Homme ?
Ou bien est-ce que c’est dû à la nature de la langue allemande, langue de l’auteure, Stefanie ; ou à celle de son ego, ou de sa langue personnelle, et dont certaines langues (français et italien que je comprends mieux) ne parviennent pas à saisir ?
Ecoutons la réponse de Stefanie :
« Oui il s’agit de la première possibilité. La confusion ne reflète que la confusion de ce qui se passe dans le monde et parmi les hommes...
C’est une poésie évocatrice qui travaille sur des couches minces, plus encore, sur l’Inconscient.
Les visages des hommes sont différents, non? Ils sont de bois n’est-ce pas ? de voleur, de lune... Nous devons tous avoir un salut. Tous ou personne…
À mon avis, un poème ne doit pas se comprendre comme les autres textes...
Un de mes amis m’a écrit qu’il ressemble plus à une prière... »
Stefanie Golisch, née en Allemagne, vit actuellement, lit et écrit depuis 1988 en Italie. Elle est germaniste, traductrice et écrivaine. Sa dernière publication en Italie : « Ferite : Storie di Berlino » - Roma 2014 Edizioni Ensemble.
أنتَ
يا وجه الرّيح
يا وجه الحجر والحديد
وزهرة اللّيل والسّعير
أنت ، يا وجه العادل والظّالم ،
الإنسانُ اِسمُكْ .
الأرض موطن الجميع ،
قيل ثمارها للجميع وحبّها وطعمها وأسرارها
وحزن طبيعتنا المُبْهَمَة .
وجهك ليقة صوف ناعم
وجهك من خشب ، وجه لصّ
وجه القمر والذّعر التّليد .
حلمك من رمل وعينوك الشّمس ،
ومنتصفُ اللّيل، وأياديك فاقعة خضرٌ
ولسانك خشْن
وخطابك أبْهم وفمك من ماء
ما زال اسمَك يَضْمُرْ .
ترجمة عبدالمالك سماري
Toi
Visage de vent, de pierre, de fer, de fleur
Nocturne, de feu, visage de juste et d’injuste,
Ton nom est homme. La terre est la maison de tous,
Dit-on, ses fruits, ses amours, ses saveurs, ses mystères
appartiennent à tout le monde et la tristesse de notre nature
insaisissable. Ton visage de laine souple, de bois, de voleur,
de lune, de terreur primordiale. Ton rêve de sable, tes yeux
de soleil, de minuit, tes mains de vert voyant, ta langue dure,
ta parole confuse, ta bouche d’eau qui ne révèle pas ton
nom.
Traduction di Nino Alecci