Vues et vécus en Algérie et ailleurs. Forum où au cours des jours et du temps j'essaierai de donner quelque chose de moi en quelques mots qui, j'espère, seront modestes, justes et élégants dans la mesure du possible. Bienvenue donc à qui accède à cet espace et bienvenue à ses commentaires. Abdelmalek SMARI
« … D’innombrables fichiers sur des enquêtes
et interrogations de la part de la C.I.A., du
F.B.I. et pas seulement eux… l’on parle,
entre autres choses, du la raison pour
laquelle Pinochet fut choisi pour le coup
d’état au Chili : il fut l’unique général de
religion mormone, comme sa femme ; les
mormons détenaient les grandes mines du
cuivre au Chili, comme la ‘’Anaconda’’
qu’Allende voulait nationaliser, … »
Marco Dolcetta – Il fatto quotidiano 04-02-2012
Certaines causes
Les causes de ce malaise sont nombreuses. Pour ma part, je pense que si aujourd’hui nous sommes arrivés à criminaliser
la poussée légitime de la vie, c’est-à-dire stigmatiser le fait de bouger pour se sentir vivre, c’est surtout parce que les gouvernements des pays que, paraphrasant Kateb Yacine, j’ai appelé rose
bonbon, se sont laissés commander, malmener et chanter par les avides, les impitoyables multinationales.
Après avoir spolié, via le système colonial, les pays faibles, ces pays rose, sous l’empire des multinationales et au service du capital, ont mis en place le nouveau colonialisme qui a
appauvri davantage les pays et les classes les plus pauvres.
Mais, malgré tout, dans les années 80 du siècle dernier, il y avait encore pour les peuples à la recherche d’un boulot une certaine possibilité de choisir, parmi de nombreux pays, le pays qui
leur convient. Ces pauvres gens se réfugiaient dans les pays ex et néo colonisateurs mêmes.
Et puis dans la même période, il y avait des pays qui s’étaient enrichis grâce au pétrole. Ces pays ont eu alors un
grand besoin de main-d’œuvre et ont absorbé, des années durant, d’énormes flux ininterrompus de main d’œuvre issue des autres pays du tiers monde.
Malheureusement (et c’est là la deuxième cause) la non moins vorace et cruelle industrie de la guerre (des pays rose, oh oxymore !) a créé et ne faisait que créer des guerres dans ces pays
nouvellement enrichis par le pétrole mais fragiles afin de les soumettre à leur diktat et leur vendre leurs produits particulièrement létaux.
Ainsi donc les pays rose ont-ils créé les successives guerres du Golfe de la première (Iran / Irak) à celle de Bush père qui avait épuisé à mort l’Irak, le Koweït, l’Arabie saoudite et autres
émirats qui accueillaient et abritaient alors des centaines de milliers, si ce n’est des millions, d’immigrés, jusqu’à least but not last la Libye dans son actuel état de
totale dévastation et destruction.
Le Yémen, la Tunisie, le Soudan, la Syrie, ainsi que les pays des Balkans et ceux connus comme pays de l’est ne sont pas en mesure d’employer et d’accueillir d’autres immigrés ; bien au
contraire, ce sont eux qui viennent maintenant à gonfler les rangs des candidats à l’immigration qui frappent avec éducation( ?) aux portes des pays rose bonbon.
Malheureusement, ces Etats tampons (pétrolifères) ont été détruits directement ou indirectement, et tous les immigrés qui y vivaient sont allés chercher des opportunités dans d’autres pays
stables et garants d’un emploi sûr et décent.
Et où peut-on trouver, en ce moment de terrible chaotisation qui a mis à genoux les pays tampons, un endroit où l’on peut vivre sans risque de guerre et de fiasco économique si ce n’est justement dans un pays rose bonbon ?
Une tranche considérable de ces pays rose bonbon sont sans aucun doute les premiers responsables de cette chaotisation
du monde.
Nous ne devrions même pas être honnêtes pour le reconnaître. Et les avantages que ces états prédateurs peuvent tirer de ce chaos artificiel n’est plus un secret pour personne, sauf pour les
encore-aliénés, les mystificateurs ou les opportunistes.
Ces pays riches ont créé le désastre que nous voyons dans les pays des damnés de la terre et ont fermé leurs frontières. Et voici ici la troisième cause de notre mal international.
Pour ceux qui le font en toute bonne foi, se trompent ; car en agissant de la sorte ils font abstraction de certaines simples mais combien fondamentales règles de la psychologie humaine
comme la règle que nous avons dans notre ADN qui nous contraint à défier les difficultés, bien que parfois, paradoxalement, nous risquons et nous perdons volontiers notre vie.
En fait cette règle procède de la volonté de vivre. Et pour cause : si l’être vivant devait jeter l’éponge face à la moindre difficulté qui se dresse sur le chemin de sa vie, les espèces
vivantes se seraient éteintes déjà dès l’aube de leur première existence.
Que faire?
Donc, si nous voulons vraiment éradiquer toute problématicité des phénomènes humains, trop humains, comme celui de la mobilité humaine (et la vie, dirais-je, parce que d’autres espèces
vivantes partagent avec nous ce prurit de la bougeotte), il est nécessaire que les ONG, les citoyens, la société civile, les politiciens, les intellectuels, les artistes de nos pays
réciproques, prédateurs et proies( !), travaillent près nos gouvernements respectifs pour les porter à renoncer à l’économie de l’exploitation et à la culture belliciste, ces deux poumons de
l’injustice internationale.
Pour ce qui concerne les états des pays rose bonbon - qui se disent civilisés – qu’ils s’arrêtent d’abord de créer des guerres dans les pays de la misère.
Qu’ils s’arrêtent de faire semblant de les aider en leur vendant des armes et des poisons et des venins radioactifs et d’autres instruments de mort et de destruction.
Si vraiment, de la hauteur de leur Olympe, ces pays cruels bien que rose (ces pays pourtant déjà civilisés, déjà non plus barbares) voulaient bien aider les damnés de la terre, il pourraient par
exemple commencé par leur libérer leurs terres fertiles, les libérer de leurs jougs, leur procurer des livres et leur enseigner une bonne éducation à la paix et au respect entre les
peuples.
Or qu’est-ce qu’ils font, ces béats habitants de l’Olympe ? ils enseignent à leurs parents pauvres l’art de mourir écrasés ou de vivre humiliés.
Et ici aussi il n’y a de secret pour personne : tout le monde sait qu’il n’y pas écoles plus pertinentes que ces
deux injustices pour cultiver chez les peuples opprimés l’amour de la haine et de la médiocrité et le désir pervers de la cruauté et de la vengeance.
Que les pays rose bonbon acceptent parfois eux aussi de cueillir un peu de mauvaises cerises, si ce n’est que pour en libérer l’arbre ; se faire l’autocritique, reconnaître leurs
responsabilités passives ainsi que celles actives, surtout, dans la production et l’alimentation de ce type de problèmes et fléaux et assumer enfin leurs propres échecs et erreurs
...
Post-scriptum:
« L’immigration clandestines [Eh oui même Berbericus se donne des airs d’être une grosse tasse !!!] : la LADDH dénonce de nouvelles expulsions de subsahariennes » est un
article paru au quotidien algérien El Watan le 14.12.11. Il parle du risque pour cinq femmes subsahariennes avec leurs enfants d’être expulsées à leur tour après les cinq autres femmes refoulées
juste une semaine auparavant.
Ce type de mesure, ce gardiennage, n’est pas nouveau pour les pays de la rive sud de la Méditerranée ; il est en effet une tâche dont les pays rose bonbon ont chargé leurs vis-à-vis de la
rive misérables en en faisant des appendices de leur géographie territoriale, des outre-territoires !
La Libye de Kadhafi en sait quelque chose. Ne s’est-elle pas acquitté parfaitement de cette exécrable tâche ?
Souvenons-nous... et souvenez-vous, vous aussi chers lecteurs… de ce qu’était la récompense pour cet agent de garde, pour sa famille et pour son pays avant tout.
Abdelmalek Smari