Bonheur des autres

Quand je vois les enfants des autres

Jouer avec leurs vélos par ci par là

Ruisselants de vie et de joie

Je jouis moi aussi

Et je saute de joie.

Quand je pense aux nôtres

Auxquels manquent vélos et joie

La douleur me pince le cœur

Puis, je me dis

Bah ! Ça passe.

Quand je vois la femme de mes rêves

Préférer à ma rose l’épine d’un autre

Ce n’est qu’un nuage d’été

Mon cœur me console

Cela aussi passe, voyons.

Quand je vois le bonheur comme un cerf-volant

Faire courir les enfants des autres

Un scandale gronde en moi me criant

Assez ! Sèche tes larmes

Puisque ça n’a pas d’importance.

Quand je vois fleurir le printemps des autres

Et quand je me retourne pour voir le mien

Des amas de ténèbres me voilent les yeux

Et des rafles de deuil me glacent le cœur

Et me soufflent que t’importe ?

Quand je vois le soleil des autres

Au crépuscule les saluer leur souhaitant

De beaux rêves et un lendemain meilleur

Je pense au mien où est-il ?

S’est-il couché pour ne plus revenir ?

Quand la chance me sourit

Je peine à croire ce n’est que chimère

Comme un fou qui se parle je me dis

Ne te leurre pas c’est pour les autres

Je donne raison à ma voix et j’y crois.

A quoi bon d’ailleurs, le bonheur est des autres.

Abdelmalek Smari