Vues et vécus en Algérie et ailleurs. Forum où au cours des jours et du temps j'essaierai de donner quelque chose de moi en quelques mots qui, j'espère, seront modestes, justes et élégants dans la mesure du possible. Bienvenue donc à qui accède à cet espace et bienvenue à ses commentaires. Abdelmalek SMARI
Un homme dit noir a insulté un autre dit blanc en lui lançant à la figure : Espèce de blanc !
Il s’agit ici, dans ce poème, de montrer aux intelligents – les idiots peuvent s’en passer, car ils sont bons, ghaya comme dit un Oranais – où le ridicule prend origine et comment il prospère. En fait le ridicule est enfant du couple étrange de Deux poids deux mesures dont ni les mystificateurs ni les aliénés n’ont cure ni ne se rendent compte ; alors qu’il s’agit d’une hideuse contradiction, d’un viol abominable de l’esprit.
Chez les atlantistes une décision ou une norme politique est Plafonnement occidental.
En Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !), c’est un oukase, dans son sens despotique.
Chez les atlantistes « La crise pétrolière provoquée par la guerre en Ukraine a entraîné un réchauffement des relations entre le régime de l’Ukraine et le gouvernement des Etats-Unis.
Chez nous, les non-atlantistes y compris Erdogan( !), et même en Russie, l’Ukraine est un Gouvernement.
Quand il s’agit de la France – et la France est un pays atlantiste - « Dans ces servitudes, a-t-il dit [Darmanin], il y a le fait qu’on est à la disposition du gouvernement. On est révocable ad nutum, c’est-à-dire d’un signe de tête. Ça fait partie des conditions d’exercice du métier. C’est extrêmement désagréable quand ça vous arrive (…) mais il faut l’intégrer. C’est comme ça ! » Le fatum, en d’autres termes !
Quand il s’agit de nous, de la Russie, des non-atlantistes y compris Erdogan( !), « Dans ces servitudes, il y a le fait qu’on est à la disposition du régime. On est révocable ad nutum, c’est-à-dire d’un coup de téléphone ou d’un coup de bottes au derrière. Ça fait partie des conditions d’allégeance au régime. Il faut s’y soumettre. C’est extrêmement désagréable quand ça vous arrive (…) mais il faut s’y soumettre. Ce sont les diktats du régime, c’est notre nature de fatalistes ! »
Chez les atlantistes, le parrain Messina Denaro, était recherché pour des dizaines de meurtres, une jolie carabinière l’accompagne sous le bras et sans menottes dans la jeep.
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !), des goumiyas et des délinquants qui mettent à feu et à sang la république attaquent l’état dans son fondement même, sont des persécutés politiques. Les forces de l’ordre sont les sbires du régime et ils n’ont pas le droit de les arrêter ou d’y toucher à aucun de leurs poils. Il n’est pas juste que nos traitres et leurs complices, les délinquants et les mercenaires, soient responsables de leurs actes, qu’ils soient jugés et condamnés et qu’ils purgent la peine qui leur sera infligée…
Chez les atlantistes, l’Etat est sacré, possède même une raison non moins sacrée et ses serviteurs vivent en héros et meurent en saints.
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !), Abas l’état ! Mort aux dignitaires du régime ! Libérez les mercenaires, les goumiyas et les délinquants et fourrez à leur place les hommes de l’Etat, pardon, les sbires du régime.
Chez les atlantistes, la loi de la réforme de la retraite est passée sans vote à l’Assemblée. Bien qu’elle ait été rejetée, elle fut imposée par le Président de la République. Mais elle n’est pour autant considérée a-démocratique. La constitution du pays atlantiste permet un tel despotisme, pardon, une telle rigueur. Dans cette République, qui ne ressemble point à ses lointaines sœurs des bananes, puisqu’elle est atlantiste, le Président s’en fiche et déclare joyeux mais grave : « Utiliser la Constitution pour faire passer une réforme est toujours une bonne chose si on veut être respectueux de nos institutions »… Bien qu’il reconnaisse avec des termes à peine voilés l’entorse qu’il avait faite aux dites institutions, ce Président pas du tout bananier insiste : « Si on était allés au vote et qu’on avait perdu, chers dignitaires, pardon chers Démocrates, vous ne seriez pas heureux ce soir. »
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !), la justification d’une telle entorse aux institutions aurait été de la langue de bois auquel recourt le régime, non pas pour avoir servi les institutions en en violant quelques règles, mais pour avoir eu à se protéger le derrière aux dépens des citoyens et de la démocratie. Et bien évidemment on aurait crié à la dictature du régime. Et si les citoyens se taisent, c’est qu’ils sont des fatalistes, qu’ils sont des lâches. Et s’ils se défendent de telles accusations, c’est qu’ils ont la face de c.
Chez les atlantistes, c’est-à-dire en démocratie, le président de la République, impuissant à trouver une majorité fiable à l’Assemblée, explique à ses concitoyens, bien sages et conscients, le fait que ce n’est pas parce qu’un texte passe à très peu de voix qu’il est illégitime. Il a été démontré hier qu’il n’y avait pas de majorité alternative. »
Par contre chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !), ça n’est pas parce qu’un texte passe à beaucoup de voix qu’il est légitime.
Chez les atlantistes, c’est-à-dire en démocratie, nul mea culpa, donc. Tout juste un aveu. « S’il y a une chose qu’on n’a pas réussi à faire, c’est à partager la nécessité de cette réforme ». Et Tant pis si tous ses compatriotes aspirent à « une volonté d’être associés, de participer, d’agir ».
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !), on doit faire mille et un mea culpa par jour même si on réussit à partager toutes les bonnes décisions du monde avec nos compatriotes, à les associer, à les faire participer et agir ».
Chez les atlantistes, quand des incidents en marge de manifestations éclatent partout, le chef de l’Etat parle de « foule », dont il conteste la « légitimité », par opposition au « peuple qui s’exprime souverain à travers les élus ». Et tant pis si parfois les Elus ne peuvent avoir de voix au chapitre.
C’est dire, que chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !), distinguer les traitres par opposition aux patriotes peut valoir la tête aux dirigeants damnés de la terre qui osent appeler traitre un traitre et goumi un goumi. Audace dont l’infamie ne peut s’effacer que dans les ruines et les massacres et la destruction de l’état et de toute la nation.
Chez les atlantistes, une question dérangeante, qui avait provoqué la colère de Rafowicz et obligé le journaliste à écourter brusquement l’entretien, la direction de TV5 Monde a l’impératif moral et impérieux de désavouer ipso facto son reporter pour avoir manqué de « retenue » face à son interlocuteur. Magritte dirait ceci n’est pas une trahison. Il aurait raison puisque ce désaveu est seulement vécu comme une « trahison ».
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !), Une question dérangeante, qui provoque la colère du tyran-selon-les-atlantistes, l’ENTV a beau publier un communiqué désavouant son reporter, le tyran-selon-les-atlantistes ferme tout simplement la boite et arrête tous les dépendants.
Et tant pis si cela n’est jamais arrivé !
Chez les atlantistes, le Président de la République a mis fin aux fonctions de son ministre de l’agriculture et du développement rural.
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !) le Président de la République a limogé le ministre de l’agriculture et du développement rural.
Chez les atlantistes, l’Union européenne respectueuse de la légalité, ne reconnait pas la loi de 2015 réprimant le trafic illicite de migrants car elle peut servir au régime du Niger.
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !) la junte issue du coup d’Etat de juillet faisant fi à tout civisme, abroge une loi datant de 2015 qui pourtant pénalise le trafic illicite de migrants.
Chez les atlantistes, les adolescents sont des adolescents. Et s’il leur arrive de verser dans le hackerage, c’est qu’ils ne sont que des adolescents férus d’informatique ou de mathématiques pour expérimenter la vie et les nouvelles possibilités. Mais s’ils commencent à nuire à la société, alors ils seront mis devant leur responsabilité.
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !) l’univers des hackeurs russes est sombre et fascinant, et ses fantassins virtuels sont à la solde du Kremlin. Ils suivent le chemin de leurs aînés qui avaient amassé des fortunes douteuses en accaparant les richesses du pays sur les décombres de l’URSS. Ces adolescents ne sont que de misérables criminels - issus des « villes provinciales pauvres où il n’y avait rien à faire » - qui s’étaient enrichis derrière leurs ordinateurs.
Chez les atlantistes, le magazine américain Hacker enseigne l’art de faire des œuvres de bonne charité, en semant la terre, toute la terre, des bienfaits, rien que de bienfaits comme au temps du vaillant colonialisme. Mais en bons atlantistes éveillés et intègres, les atlantistes des US sont intraitables avec ces truculents de hackeurs russophones. Beaucoup seront traqués par le FBI, interpellés à l’étranger, et condamnés à de lourdes peines. Seuls les vestes retournées, les collabos, ou si vous voulez, les pénitents, les bons repentis, peuvent avoir leurs peines allégées.
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !) l’équivalent du magazine américain Hacker publie le mode d’emploi du piratage de cartes bancaires. Ils ciblent essentiellement les Etats-Unis. Leur seule règle : « Ne pas voler [leur] propre pays. » Leurs performances attirent l’attention du pouvoir. Et le tournant « patriotique » sera vite pris. Alors ils se rangent au côté de l’Etat qui les repère et les enrôlent contre « l’oubli » de leurs affaires criminelles.
Chez les atlantistes, la liste est longue.
Chez nous, en Russie, chez les non-atlantistes y compris Erdogan( !), idem
Abdelmalek Smari