Vues et vécus en Algérie et ailleurs. Forum où au cours des jours et du temps j'essaierai de donner quelque chose de moi en quelques mots qui, j'espère, seront modestes, justes et élégants dans la mesure du possible. Bienvenue donc à qui accède à cet espace et bienvenue à ses commentaires. Abdelmalek SMARI
Chers Lecteurs, je vous souhaite des vacances agréables.
Bon été et bonne lecture!
A Septembre, in cha Allah.
Les impérialistes et néocolonialistes font des victimes non seulement parmi les peuples, mais parmi les citoyens singuliers, à peine manifestent-ils un esprit critique. Quand ils ne peuvent pas les manipuler ou les liquider physiquement (comme Assange ou Snowden), ils les traquent comme des bêtes féroces. L’exemple de Dieudonné, comédien français, est l’emblème de ces cerveaux dangereux qu’ils ont réussi à manipuler : il est devenu un antisémite par provocation !
Ces impérialistes et néocolonialistes n’épargnent personne, quand ils se sentent en danger : ils laissent entendre qu’Israël serait coupable de toutes leurs saletés morales… tout ça, pour cacher leur propre responsabilité dans la chaotisation du monde.
Jusqu’à présent on a souvent donné des définitions superficielles au mot « fatalisme » ; on a trop insisté sur les apparences culturelles et les caractéristiques physiques des gens ou de la personne dite fataliste, comme lesdits orientaux. Ainsi donc le fait de porter un turban/khimar est signe de fatalisme. Être sale ou lent/e, avoir le visage plein de mouches ou avoir une plaie ouverte est fatalisme ; être ignorants, de couleur sombre, rouge, jaune ou noire est fatalisme ; avoir pour religion l’islam, parler l’arabe ou être en syntonie avec ses gouvernants est fatalisme…
Mais que les Américains continuent à subir des massacres perpétrés par l’hyperpuissant lobby du N.R.A. (National Rifle Association), cela ne devrait pas être du fatalisme. Ces massacres à répétition sont par contre la preuve que les Américains sont libres et patriotes. Patriotes car ils respectent leur Constitution qui donne carte blanche à leurs citoyens de se flinguer les uns les autres !
Bien entendu, plus que de liberté ou de patriotisme, l’empire vise à faire de chacun de ses citoyens un carnassier en acte et en puissance, de sorte qu’il doive répondre présent dès qu’on lui indique le champ de la guerre.
L’ignorance – je le concède par absurde – pourrait aussi avoir une certaine décence, mais quand elle vient d’un arrogant, elle devient tout simplement insupportable. Elle est encore plus bête quand elle nous empêche de faire justice ou de ne pas la distinguer de la vengeance. Les responsables des massacres devront être jugés, non pas parce que c’est moi ou toi qui le disons, mais parce que ce sont les lois de leurs pays, le pays le plus civil de la terre, qui l’exigent. Enfin laisser les armes libres en misant sur la seule conscience présumée infaillible de celui qui les possède ou penser que l’individu armé soit capable de dompter les feux de l’arme et de son instinct carnassier, ce serait comme remplir de morphine la seringue à un toxicodépendant tout en s’attendant à ce que ce cobaye s’abstienne de s’empoisonner !
Fatalistes ? les Américains ? Oui, en quelque sorte ils le sont. Passe encore pour les raids et les massacres menés d’une manière systématique par leur régime contre les damnés de la terre, mais permettre de tels massacres sur leur propre territoire, contre leurs propres citoyens, sans prendre de vraies mesures de prévention, c’est-à-dire sans remettre en question le fameux deuxième amendement qui donne aux Américains le droit de porter des armes, cela relève du fatalisme.
207 vies humaines des citoyens américains sont tombées victimes d’une démission scandaleuse face au destin… si par destin l’on entend les millions de pro-gun épaulés par la puissante NAR, véritable syndicat du meurtre et du trafic d’armes !
Si les tiersmondains sont encore en train de souffrir de certaines violences, c’est la faute à l’histoire. En fait leurs pays (en admettant que le néocolonialisme les laisse faire) n’arrivent pas encore à se relever des coups mortels et des désastres qu’ils ont subis par le colonialisme classique.
Mais la souffrance des enfants américains, Wasp (Blancs, Anglo-Saxons et Protestants) et non Wasp, devrait être inadmissible ; car les States ne sont pas un pays du Tiers-monde qui ait eu un colonisateur et manque de moyens, de progrès, de conscience ou de souveraineté.
Quant à la France, en tant que nation intelligente, elle a intérêt à soigner bien son intérieur ; mais cela ne l’empêche pas de semer les guerres et la ruine dans les pays des damnés de la terre.
Mais est-il vrai que la France aime bien tous ses citoyens, comme une mère qui aime tous ses enfants sans préférence ?
Quand un Français pauvre et marginalisé est d’origine algérienne, par exemple, la France tend à s’en laver les mains ; à moins qu’il ne s’agisse d’une célébrité. Là alors la France tend à en réclamer la propriété exclusive. Et c’est le sinistre Code d’indigénat qui refait surface.
Quand tous les sales boulots ne sauraient suffire à occuper cette armée de marginalisés, réserve inépuisable de main d’œuvre à bon marché, la France leur propose alors une carrière militaire. Ce sera l’affaire de la Légion étrangère et des Services de Sécurité. Il y a aussi les prisons.
L’empire des USA a enseigné au monde comment il est possible de réhabiliter les bagnards les plus irrécupérables et en faire de grands héros et de vrais patriotes ! Qu’on se souvienne du célèbre film « Les douze salopards » date de sortie le 27 septembre 1967 (2h25min) réalisé par Robert Aldrich.
En fait on ne peut pas ne pas voir des mercenaires chrétiens, juifs, bouddhistes et même des femmes qui viennent remplir les rangs de ces dits djihadistes présumés ennemis jurés dudit occident, de la civilisation, de Bush (pourtant leur chef recruteur et protecteur !) ou de Charlie !
Mais cette petite contradiction ne va pas gêner les néocolonialistes dans leur « conviction » que ces mercenaires soient des djihadistes.
Ce n’est pas un procès à la France que je fais ici, mais une critique à sa manière de se comporter dans le monde envers les peuples et les personnes vaincus. Je suis conscient que la France est l’un des terreaux où naissent les grandes valeurs et les génies universaux. De ce point de vue la France n’appartient pas qu’à ses seuls habitants : c’est un bien commun de toute l’humanité. Et l’humanité doit en être fière et, quand il y a quelque chose qui ne marche pas, s’en soucier.
Toutefois, ce qui importe aux yeux de ses bons pensants c’est l’image d’une France fantasmée, immaculée, alors que sa réalité objectivement observable est une image ternie par l’injustice et les mensonges.
Même Obama reproche aux Français - après l’attentat à Charlie en janvier 2015 - la ségrégation d’une partie de leurs citoyens, juste parce qu’ils sont différents, du point de vue confessionnel surtout, c’est-à-dire pas chrétiens ! Justement Obama est fils de cette Amérique où les musulmans aux États-Unis se sentaient Américains, ce qui – semble-t-il - n’est pas le cas de la France.
La justice c’est plus important que les seules mesures de sécurité, enseigne Obama… à la France qui s’apprêtait à singer le patriot act du dictateur George Bush Jr.
Enfin avec l’adoption du projet de constitutionnaliser la déchéance de la nationalité française de tout binational, la France commettra un grave délit à l’endroit d’une part non-indifférente de ses propres enfants. Une espèce d’apartheid, quoi.
Abdelmalek Smari