Vues et vécus en Algérie et ailleurs. Forum où au cours des jours et du temps j'essaierai de donner quelque chose de moi en quelques mots qui, j'espère, seront modestes, justes et élégants dans la mesure du possible. Bienvenue donc à qui accède à cet espace et bienvenue à ses commentaires. Abdelmalek SMARI
Données sociolinguistiques : italien
Dans une école du soir près une association culturelle. Mais le fait de me trouver déjà parmi les Italiens m’a aidé beaucoup et m’a encouragé à suivre les cours avec assiduité.
Ce n’est pas facile à le dire ; je continue jusqu’à ce moment de l’apprendre. A comprendre en général un discours de vie quotidien j’ai mis plus d’une année.
Le français m’a aidé beaucoup.
J’avais dans ces temps-là une petite radio que j’écoutais presque nuit et jour ! Je m’évertuais de lire et de parler aux gens.
Puisque je passe ma vie avec les Italiens, c’est avec eux que je l’utilise.
Non.
Pour un Etranger, mon niveau est très performant.
Ça m’arrive avec les deux langues sœurs français/italiens. Parfois je ne me rends pas compte en laquelle des deux je suis en train de parler ou d’écrire !
Bien entendu ! et je le ferai par la lecture et par mon vécu quotidien.
Je crois que la connaissance de l’italien, pour ce qui me regarde, sert pour lire avec dignité et décence Dante ou Leopardi.
Elle est la langue de Dante et d’Italo Calvino. Et puis c’est celle de Machiavel, de Vico, d’Umberto Eco, de Galilée et de Roberto Benigni et de Fo’… n’est-ce pas suffisant comme prestige ?
Sans doute !
Oui, mais ici aussi c’est grâce à mes efforts.
Pour moi elle est devenue un élément fondamental qui enrichit ma sensibilité, mon trésor linguistique et mon curriculum vitae aussi.
C’est une langue qui m’avait séduit avec sa musicalité déjà sur l’avion qui me portait à Rome pour la première fois dans ma vie.
Plus je l’apprends, plus j’apprends qu’elle est riche ; comme si en m’apprenant des mots et des expressions elle s’enrichissait elle-même ! C’est pourquoi elle est généreuse. Elle est belle comme les mots et les métaphores de ses poètes et écrivains. Elle est aussi la langue de l’avant-garde scientifique et artistique. Et sa musique est à la hauteur de la musique italienne…
Comme je l’ai dit, l’être humain a une seule langue qui est la synthèse des connaissances des autres langues acquises qui viennent enrichir sa langue maternelle. Et c’est avec cette langue-tronc qu’il pense. Mais dans l’expression il doit nécessairement opérer un choix entre les langues objectives qu’il maitrise.
Cela dépend de l’émotion. Et celle-ci est une sorte d’aimant qui va chercher dans le trésor linguistique du poète le mot le plus adéquat pour se faire exprimer. Si ce mot est italien, il va attirer d’autres mots de la même espèce jusqu’à épuisement de l’œuvre. Bien entendu, il se peut que le poète recoure à d’autres mots ou expressions des autres langues qu’il connait.
Certainement. Mais je lis dans les trois langues en les alternant.
Mon critère pour choisir une langue est : l’œuvre est en arabe, je ne la lirais qu’en arabe… idem pour le français… idem pour l’italien.
Non, ce serait un cumul de richesses…
C’est utile et nécessaire dans notre époque connaître le plus de langues possible.
J’ai déjà dit que l’entrée en France était difficile pour moi. Mais quand les choses avaient commencé à s’arranger pour mes projets, je découvris que j’avais tissé des amitiés et des amours, non pas avec les personnes mais avec les lieux et le climat, avec la langue qui me plaisait beaucoup. J’avais peut-être trouvé à Milan ce que je voulais aller chercher à Paris !
L’Italie est un pays dynamique. Et c’est ce dynamisme qui la rend moins ennuyeuse
Pour moi, les hommes sont de la même boue (negra e fredda) que quelque feu s’entête à éclairer et à réchauffer. Koullouna fil hawa sawa.
Abdelmalek Smari